top of page
Image de Edz Norton
Ale

POGO - Chimera


Genre : Trap Metal

Pays : France

Label : Wire Control

Date de sortie : 03/11/23

 

Il n’y a plus que les vieux cons pour évoquer "Walk This Way", Rage Against The Machine ou Bodycount pour évoquer les fusions entre rap et metal. Les jeunes cons préféreront citer Ghostemane et Ho99o9 comme exemples d’artistes qu’ils "aiment bien… même si je n’aime pas le rap". Tandis que les mieux informés viendront me rétorquer bien justement qu’on parle ici de trap, et qu’il ne faut pas mélanger les pommes et les poires. Bref. Tout ça pour dire que je n’y connais pas grand-chose et que je n’aime pas Ghostemane, en plus d’avoir associé mon concert de Dana Dentata à une séance de torture. Cela commence bien.

Ce premier opus de POGO est presque une carte de visite. Un quart d’heure de musique, scindé en sept morceaux dont aucun ne dépasse les trois minutes. Cela donne un résultat incisif, qui va droit au but. Il sera toutefois difficile de prétendre que les liaisons citées plus haut, pleinement assumées par le duo par ailleurs, n’ont pas raison d’être. On est sur du chant enragé et éraillé, sur des beats lugubres aux basses bien grasses et quelques fioritures sympathiques et créatives… Notamment sur "Them Or Us", avec ces quelques sonorités presque vidéoludiques, et dont le refrain est simple au possible, et assurément efficace par la même occasion.

"Inside Your Throat", titre le plus court de l’opus, débute presque calmement, avec un chant presque susurré… Si on ose dire ! Même l’instru parait presque sage et calme, sans toutefois se débarrasser de la lourdeur de sa basse, à bien juste titre dirons-nous. "Erase" est sans doute mon titre préféré, ce qui n’a rien d’étonnant puisque c’est celui qui parait le moins trap ! Il y a cette gratte tronçonnante pour débuter la track, vite supplantée par une voix robotique inquiétante et ces touches presque indus dans la mélodie qui n’enlèvent absolument rien à la puissance de la basse. La voix perd peu à peu sa touche mécanique, pour devenir presque humaine, presque parlée… Le chant le plus calme de tout l’album ! Et le final du titre bascule presque faire l’hardcore (la techno, pas le punk). Un véritable OVNI, qui m’a détourné le regard en bien. "Free Poison" est lui aussi très étrange, avec son côté martial, presque bagarreur, et son instru qui part, l’espace d’un instant, en délire drum’n’bass ! Répétitif, hypnotique, agressif… Cela me rappelle les délires edgy mais jouissifs d’un Moscow Death Brigade. A titre perso, j’aurai sans doute kiffé davantage un délire où la rage laisse aussi place à des fulgurances en matière de beatmaking. Les grosses basses, c’est cool, mais j’ai quand même tendance à trouver que la trap tourne un peu en rond.

Mais cette dernière phrase est finalement un bon résumé, et un vrai aveu de méconnaissance crasse de ma part. Avec beaucoup de franchise, cette chronique ne vaut pas grand-chose… Puisqu’elle est rédigée par un mec qui non seulement ne connaît pas grand-chose à la trap, mais n’apprécie pas franchement ce genre ! La seule remarque pertinente à cet égard sera donc de dire que POGO ne vous réconciliera sans doute pas avec le genre si vous ne le kiffez pas déjà… Tandis que les plus fans peuvent s’y jeter à corps perdu, tant le duo associe les deux genres avec toute l’expérience de deux maîtres de leur domaine.



bottom of page