STORMO - Tagli/Talee

Genre : Post Hardcore/Noise Punk

Pays : Italie

Label : Prosthetic Records

Date de sortie : 21.03.25

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Je ne vais pas vous mentir... Lire “noise” dans la liste des genres du groupe m’a un peu fait frissonner, tant je reste abasourdi face à ce style de musique qui m’échappe totalement. Mais j’ai lu "punk" à côté, et en tant que crêteux (ou crétin dirons certains !), l’idée d’un tel mashup me semblait intriguant. Et sachant que les Italiens m’ont prouvé maintes et maintes fois leur talent pour proposer de la zick surprenante mais qualitative, je me suis dit que ça devait valoir la peine de découvrir ce projet. Verdict ?

Première remarque en voyant la tracklist et surtout sa durée : pas de problèmes, ce sont des vrais ! L’album totalise… moins de 22 minutes. Cela ne reflète en rien sa qualité, mais le constat est amusant, presque rassurant ! Autre remarque évidente : c’est un joyeux bordel, en adéquation avec les genres annoncés. Un vrai vacarme, hurlant et abrasif, qui ne nous laisse aucune pitié tout au long des onze titres. L’album débute pourtant avec "Tagli", une intro très courte, mais surtout très tendre, très minimaliste, qui ne laisse pas vraiment présager du cataclysme qui se prépare… Mais ça s’emballe directement après avec "Sabbia", qui ne ménage pas ses blast beats, et qui nous fait découvrir le chant, rauque et caverneux. Mais l’ambiance est morose et terne, on ressent de la tristesse dans l’ensemble… avant de se poursuivre au morceau suivant (en vérité la suite de Sabbia), où la voix engagée devient presque seule, si ce n’est pour des grosses percussions semblant plus à des gros kicks d’electro qu’autre chose. "Kallitype" entre plus dans cette dimension "post…", ressemblant davantage à du du post-metal ou du post-rock colérique. On est moins dans l’agression, et plus dans un titre mélodieux, même si encore plus bruyant. Idem pour "Sciame", et nous avons donc parmi les titres que j’apprécie le plus de l’album, même si c’est très personnel ! Avec "Rami" quand même… Explosif au possible, nous enveloppant dans un ouragan musical bouleversant les sens, en tout cas au casque ! "Talee", formant la deuxième moitié du nom de l’album donc, agit comme un interlude à nouveau posé et minimal, où une timide guitare peine à masquer une voix lointaine mais toujours aussi furieuse.

Puis "Bordi" déboule, et c’est de nouveau la cohue ! C’est féroce, puissant, percutant et véloce. "Riva" retourne dans sa niche "post-metal" avec sa gratte mélodieuse, presque douce face à tout le reste. "Alte Mura" est hypnotique, avec ses boucles répétées et endiablées, nous enveloppant à nouveau dans une tornade sonique comme avait pu le faire "Rami". "Come Fauce Che Divora" vient conclure, de manière un peu étrange, en alternant du quasi-silence par d’ultimes explosions, aussi brèves qu’intenses.

Il m’est toutefois difficile de conclure vis-à-vis de tout cela… Le groupe m’emmène à la fois dans des contrées que je maitrise (les différents genres "post-quelque chose"), et d’autres qui me sont encore très étrangers (le noise en ordre général). Cela le rend plus facile d’accès que lorsque j’avais pu chroniquer la collab entre Boris et Merzbow (deux pontes du domaine, mais bien trop à fond pour mes goûts personnels), mais on est tout de même bien éloigné du punk que j’affectionne. Pour couper la poire en deux, on dira simplement que Stormo nous livre une frappe chirurgicale : un album court, certes, mais très complet tout de même, avec juste un peu de place pour la contemplation entre des grosses salves sonores très mélodieuses malgré le boucan d’enfer qu’elles dévoilent. En somme : une parfaite porte d’entrée pour les novices, et une petite praline vite dévorée pour les afficionados.