MIDNIGHT - Stell, Rust and Disgut
- CG
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Genre : Metal Blade Records
Pays : USA
Label : Black & Trash
Date de sortie : 23.05.25
MIDNIGHT, c’est un peu ce vieux pote, célibataire, qui vit seul dans son appartement pas très propre. Dans l’évier, mégots et vaisselles sales. Dans le salon, cartons de pizza tout gras d’où émergent quelques olives écrasées. Le camarade est attachant, on apprécie de le voir de temps à autre pour boire quelques coups de trop en parlant de tout et de rien entre deux blagues salaces. Et, ce jour-là, quand on est allé lui rendre visite dans son antre, il a décapsulé une bière et a révélé sa passion, que l’on soupçonnait déjà, pour le punk rock US des années 70 et 80. En avant la musique !
"Stell, Rust and Disgut" est donc un album de reprises en forme d’ "hommage à des groupes qui partagent les mêmes vues, le même son, les mêmes égouts que ceux de ma région d’origine", l’Ohio et Cleveland. Un morceau original, typique des compositions d’Athenar, l’âme unique du groupe, explique la philosophie du disque. Il s’intitule "Cleveland Metal" : "Cleveland et metal ces deux mots s’enchaînent comme de l’acier en fusion. Ce titre est directement tiré d’un album compilation du même nom, sorti en 1983 sur le label Clubside Records, avant Auburn Records. La chanson a été écrite comme une lettre d’amour érotique à cette ville maudite qui m’a vu naître, ainsi qu’à ses habitants tout aussi sous-humains que moi" . Cette ode nostalgique aux racines du musicien plante le décor avant que ne déboule une demi-heure de crasse ; les canettes, ici, se vident cul-sec, pas de temps à perdre ! La batterie est sèche comme un coup de trique, la voix écorchée. Les riffs sont rouillés, les refrains simples, prêts à être braillés en concert, comme sue la chanson éponyme, seconde composition originale qui tatoue le cerveau. Le son rêche et agressif ("Agitated" ) accroît l’aspect Do It Yourself déjà visible sur la collage qui illustre la pochette. Du brut de chez brut ! Comme à son habitude, amour du metal oblige, ainsi en atteste la reprise de "Iron Beasts", des metalleux oubliés de KRATOS avec 3 EP au compteur dans les 80’s, le musicien place sur presque chaque morceau ses soli aussi concis qu’efficaces.
De cette déferlante jouissive ressort "Child Eaters", des RUBBER CITY REBELS (qui connaît ?) enrichi de bruits de mastication du plus bel effet et qui glisse vers un spoken word. L’ensemble est homogène et même le "Frenzy" de SCREAMIN’ JAY HAWKINS, entre americana et blues, devient une petite bombe punky qui explose loin, très loin de la version originale. Athenar ralentit le rythme sur "Carrions Keep", titre hardcore de FALSE HOPE métallisé et porté par des vocaux comme dégueulés.
On sort de chez le vieux pote complètement saoul, la démarche titubante, mais avec l’envie de découvrir toutes ces formations oubliées qu’il vient de nous faire écouter. Chez lui, la musique est toujours à fond, rythmée maintenant par les coups que donnent les voisins dans le sol et le plafond !