BOSCO SACRO - Live at Chiesa Armena
- Ale
- 18 avr.
- 3 min de lecture

Genre : Ambient / Doom / Trip-hop
Pays : Italie
Label : Go Down Records
Date de sortie : 18.04.2025
Go Down Records fait partie de cette petite série de labels dans laquelle j’ai une confiance aveugle, tant ils me déçoivent rarement… voire jamais. Et je n’ai de cesse aussi de vous vanter les mérites de l’Italie et de sa scène musicale, à la fois très riche, très variée et de qualité. Autant dire que je le sens bien cet album, malgré la jeunesse relative du groupe (formé en 2020) et son étonnante prise de risque, consistant à sortir ses nouveaux morceaux sur un album live plutôt qu’un EP ou LP plus classique. Ce disque débute donc par trois inédits, mais ne connaissant pas le premier-né de Bosco Sacro, je traiterai l’intégralité de l’album avec un regard neuf.
Je commencerai par mentionner deux petites choses : premièrement, je ne sais pas si c’est le quatuor ou le label qui classe le groupe dans le trip-hop, mais j’avoue que je ne comprends pas. Après je n’y connais pas trop en ambient… mais pas mal en trip-hop, et je ne trouve pas trop ces ambiances planantes, douces-amères, presque langoureuses et pourtant avec une pointe de fragilité, voire de tristesse. Ce n’est pas un défaut en soit, mais c’est pour ça que j’ai choisi de chroniquer l’album à la base ! Deuxièmement, autant le premier titre : "The Future Past", minimaliste et tribal, sert de longue introduction poseuse d’ambiance et faisant monter la pression subrepticement… Mais alors "Dong Dee" et "The Undertow" poussent ce minimalisme à son paroxysme, au point d’avoir l’air un peu creux, surtout au moment d’attaquer le concert, qui ne débute réellement en mon sens qu’à partir des morceaux de leur premier opus. Ces derniers sont longs, trainants, dégoulinants, mais surtout froids, sinistres, lugubres et prennent parfois des allures menaçantes, en contraste avec le début du concert : bien plus mesuré et calme. "Ice Was Pure" est encore bien épuré pourtant, ne jouissant que d’une petite montée d’une minute environ en milieu de parcours. Mais sinon, on reste sur du glacial (sans mauvais jeu de mot), et une sensation d’atmosphère oppressante, malgré le calme environnant. "Fountain of Wealth" illustre un peu mieux mon propos, simplement en laissant une place pour importante à la voix, et avec un son plus "englobant". "Be Dust" est proprement hypnotisant, et gagne peu à peu en puissance sans même que l’on ne perçoive sa progression, très lente et naturelle. "Emerald Blood" et "Les Arbres Rampants" ont un côté vrombissant, presque menaçants. "Bosco Sacro", qui clot le set, retourne au calme olympien, et au minimalisme extrême, agissant presque comme un épilogue. On n’est pas du tout sur un final en apothéose, et plus sur un retour au calme. Une fin logique, mais un poil décevante à mon goût, justement car trop épurée. Le titre précédent aurait déjà fait une très belle conclusion, et cet ultime morceau parait presque de trop.
Afin de conclure, je précise une fois encore que je suis totalement hors de ma zone de confort avec ce disque. Difficile de prédire si les fans du genre me jugeront pertinent ou bien fou et inculte ! Je dirai dans tous les cas que si le concert du groupe peine un peu à démarrer, il se révèle pleinement une fois le premier tiers passé. Et on imagine bien l’ambiance surprenante, pesante et éthérée, qui devait régner dans la salle. Si l’on ne peut pas le revivre pleinement, on peut au moins se mettre dans les meilleures conditions : opter pour une écoute attentive, au casque et au calme. Bosco Sacro pourrait bien vous envoûter !