Genre : Stoner/Psych Rock
Pays : Italie
Label : Go Down Records
Date de sortie : 15.11.2024
Et non, malgré le nom de l’album… le groupe n’est pas polonais. Et contrairement à son nom, il n’est pas français non plus. Mieux que ça : le trio est italien, et signé chez Go Down Records. Ces deux éléments sont toujours gage de qualité lorsque combinés, et rivalisent sérieusement avec mon amour pour les groupes italiens de chez Magnetic Eye, toujours très bons aussi. On y ajoute une pochette magnifique, un rythme de sortie plutôt lent suggérant tantôt une exigence perfectionniste, tantôt un simple désir de prendre son temps pour produire de la bonne zick… et franchement, on se retrouve avec une recette devenue classique, mais dont chacun des ingrédients suffisent à nous mettre l’eau à la bouche avant même de lancer le disque. Une confiance certes aveugle, mais jusqu’à présent que très rarement trahie.
Le groupe, fidèle à ses habitudes, propose peu de titres mais d’une générosité presque orgiaque, avec pas moins de trois titres effleurant les douze minutes… bien plus long que n’importe lequel de leurs morceaux jusqu’à présent ! Sans surprise, ces titres sont sublimes, et se suffisent presque à eux-mêmes tant ils redoublent d’efforts pour nous impressionner. Ils prennent leur temps, nous laisse l’opportunité de digérer ce qu’ils ont préparé pour nous, sans jamais devenir rébarbatifs. Comme si, au moment où l’on s’attendait à ce que le rythme choisi commence à afficher sa longueur, le groupe nous coupait l’herbe sous le pied pour nous emmener vers une autre direction. Cela sonne peut-être comme du mauvais clickbait ou de la surenchère, mais c’est sincère : le trio "Quest For Fire" "Inner Desert" et "The Sudden Light" mérite d’être amplement dégusté dans les conditions les plus optimales, et gageons qu’ils fourmillent de tant de surprises que plusieurs écoutes permettront de pleinement en saisir tout leur potentiel. Mais puisqu’ils se suivent, soyez prévenus : c’est beaucoup à encaisser d’un coup !
Laissons ce véritable syndrome de Stendhal de côté un instant pour tout de même parler des trois autres morceaux, un chouïa plus modestes (la comparaison est un peu injuste) mais tout de même virtuoses et copieux à leur tour. Ils restent bien moody, avec des ambiances variées allant du plus musclé au reposant, souvent en alternance sur un même titre, même avec quelques minutes en moins ! Pour mon plus grand plaisir, même si c’est fréquent pour le genre, la basse est une nouvelle fois très bien mise en valeur. "The Thaw" s’illustre tout particulièrement avec son rythme lancinant, rêveur, mélancolique… Un pur bonbon qui s’achève en apothéose avec une guitare plutôt funky et endiablée, comme pour nous sortir de la torpeur après ce long passage délicat. Plutôt raccord avec le titre du morceau au final ! "Thrive On Empty Temples" est (un peu) plus verbeux, et use d’un peu plus de répétitivité pour conférer une dimension hypnotique au titre. Si j’aurai plutôt vu "The Thaw" pour achever le disque, on aurait tort de prétendre que le gain de puissance sur cette dernière chanson ne fonctionne pas à merveille, pour un titre à nouveau très groovy, et plutôt lumineux aussi, avec un final de guitare impressionnant, même s’il se finit de manière un peu abrupte. Il aurait été encore plus fulgurant en guise de pont, ou au moins un final plus long et fou ! Mais c’est vraiment pour faire la fine bouche…
J’aimerai le qualifier de première grosse claque de l’année… mais l’album est en fait sorti il y a bientôt deux mois. Mais ça n’a que peu d’importance : ce qu’on retiendra, c’est que cet opus est formidable en tout point, et que même si l’on a vite fait de rappeler que "la perfection n’existe pas"… il n’y a guère que le fait que l’album ait une fin qui puisse constituer un véritable reproche. Enfin ça, et le fait qu’on va de nouveau devoir prendre notre mal en patience pour leur futur galette. On se retrouve d’ici une poignée d’années, sans faute !