Genre : Hard Rock
Pays : Suède
Label : Napalm Records
Date de sortie : 26.01.2024
Loin de nous l’idée de s’occuper du linge sale relatifs aux groupes que nous traitons, mais difficile de ne pas voir dans le titre de ce premier album une sorte de cri du cœur face à la débâcle récente liée à Thundermother, auquel l’entièreté de ce nouveau groupe est liée. Pour la faire courte : une embrouille entre Filippa Nässil, fondatrice du groupe, et Guernica Mancini, alors chanteuse pour Thundermother, a conduit cette dernière à se faire virer manu-militari. Une décision plutôt mal prise par les deux autres membres, Emlee Johansson et Mona Lindgren, qui décident à leur tour de quitter le navire. Un an après cette dispute, les deux partis sont parés à sortir un nouvel opus… Et c’est celui du trio écarté que nous allons chroniquer aujourd’hui. Je suis passé totalement passer à côté de "Black & Gold", mais j’avais eu la chance de rédiger une critique pour "Heat Wave", où chacune des musiciennes avaient alors pu apporter leur contribution. De quoi rester confiant quant à la qualité de leur nouveau projet !
On débute l’album avec une intro (classique pour le genre, de rigueur presque) qui déboule sur le premier vrai titre. Calme, posée, jusqu’à faire intervenir les instruments et faire la transition avec la piste 2, elle fait rempli plutôt bien son office ! "Queens stick together" … On a compris le clin d’œil ! Et la chanson est sympa, bien qu’un poil trop convenue. "Send Me To The Wolves", qui poursuit juste après, offre cependant un chouette groove et un bridge qui l’est tout autant. "Domino" impressionne encore un cran : groove mécanique super entraînant et des paroles simples mais puissantes. "Silver Tongue" sent bon le soleil, là aussi un titre super punchy et entraînant qu’il est impossible de ne pas garder quelques traces en tête plusieurs heures après l’écoute. On en est au tiers de l’album et on a capté la recette des Gems : des titres accrocheurs, des refrains qui font mouche, des rythmiques connues mais qui donnent envie de se la donner… On vous aura prévenu : on ne réinvente pas la roue, et ce serait sans doute bien difficile à faire pour un genre aussi vieux. Mais si cela ne vous rebute pas, la dizaine de titres qui poursuivent la galette sont plus cools encore…
"Undiscovered Paths" est une autre preuve de la voix incroyable de Guernica Mancini, là encore avec un rythme puissant et mécanique pour l’accompagner. Le titre suivant est un nouvel interlude, tout en douceur et fragilité, purement instrumental et joué au violon. Tout comme le piano, l’instrument est devenu un peu cliché… Mais il offre une belle transition pour passer à "Ease Your Pain" et son message d’une grande douceur. On débute avec une simple guitare acoustique et du chant, alternant entre fracas et puissance. La batterie débarque, et nos impressions sont confirmées : on est sur LA ballade de l’album ! Et elle n’a pas à rougir : elle grimpe en crescendo bien comme il faut, comme on l’attend. Et confirme à celles et ceux qui en doutaient que Guernica pourrait clairement faire de la soul. Après cette accalmie, on retourne au rock bien costaud et véloce avec "Running", se creusant un chemin dans nos méninges toujours aussi diaboliquement.
On ne va pas tout faire, l’album étant plutôt généreux, alors on passe rapidement sur "Like A Phoenix", proposant également une version acoustique. Les deux se valent pas mal, la seconde étant naturellement plus doucereuse alors que la première est explosive. "P.S.Y.C.H.O" et son groove de tronçonneuse est un sacré pétard lui aussi et s’impose d’ores et déjà comme un futur grand succès en live… Il est pratiquement calibré pour ! "Kiss It Goodbye" aurait fait un pur banger pour clôturer l’album, toujours grâce à ses paroles efficaces à souhait.
Verdict de ce premier opus des Gems ? Tout dépendra de votre appétence au hard rock évidemment… Si c’est toujours votre came, c’est déjà un must. Un énième classique en devenir dans le très vaste catalogue qui constitue le genre, toujours aussi vivace malgré une panne de réelles nouveautés. Et si c’est moins votre truc… Écoutez quelques titres en diagonales, ne serait-ce que pour Guernica. Loin de nous l’idée de réduire le talent d’Emlee ou de Demona, tout à fait splendides avec leurs instruments respectifs. Mais face à un genre fort de 50 ans d’histoire et de nombreux profils solides, impossible de ne pas souligner que le timbre de Mme Mancini sort clairement du lot et mérite (a minima) son quart d’heure de gloire.
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