SPEAK IN WHISPERS - Crystalline Structures

Genre : Progressive Groove Metal

Pays : Chypre

Label : M&O Music

Date de sortie : 28.03.2025

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C’est avec près de deux mois de retard que je découvre le premier opus des chypriotes de "Speak In Whispers", dont le nom me laissait présager à du gros metalcore, et dont l’intitulé de l’album me faisait penser à du post-rock (ou post-metal). Pour au final lire dans le press kit que le groupe propose… du groove metal progressif. Un cocktail assez peu commun qui pique ma curiosité. Espérons que ça en vaut la peine !

Et bien après un "Hollow" un peu quelconque et pas franchement avenant, "Coven" m’assène une première claque bien sentie. Quelques touches discrètes rappelant les sonorités religieuses, de la gratte bien grasse et un sacré coffre. Ces deux derniers éléments étant particulièrement exacerbés sur le titre suivant : "I Am". Bon sang, que c’est lourd, suintant, enrobant ! Tout s’imbrique parfaitement, du chant rocailleux et vénère, à la guitare hypnotique à la batterie explosive. Au casque, c’est un pur régal. "The Tyrant"déploie un chant plus clair, toujours aussi énervé, mais plus sensible, jouissant d’un titre prenant davantage son temps et faisant prendre tout son sel à la catégorisation dans le genre du prog. On est plus sur une épopée triste et puissante ici, que la volée de grêle qui a précédé. "Godeater" revient aux boucles abrasives et répétitives, tandis que le chant s’emballe totalement et que l’atmosphère devient lugubre dans la seconde moitié, semblant renvoyer à "Coven" mais en plus glacé encore, lorgnant presque du côté du black metal.

"Asteroid" est plus posée, plus ambiante, plus moody, avec une basse encore plus mise en avant (elle n’est jamais discrète pourtant !) et avec un chant qui redevient clair et se montre plus calme, plus doux… jusqu’à l’évidente explosion bien sûr ! Le chant reste clair, mais les instruments se réveillent pour nous faire vrombir, dans ce qui s’apparente franchement à mon titre préféré de la galette (avec "I Am").  "Valkyrie" est de bonne facture, mais ne sort pas spécialement du lot, là où "Dark Descent" et ses râles lointains parvient à faire du similaire, tout en y insufflant un peu de fantaisie. Le chant est également plus marquant, de même que la musique qui se dote de sonorités "ésotériques". "Crystalline Structures", qui ferme le chapitre, nous gratifie d’une dernière démonstration de force, sans rien apporter de spécial à l’ensemble. C’est juste bon, et parfois ça suffit amplement.

En résumé, « Speak In Whispers » a bien pris le temps d’affiner son jeu ! Le groupe délivre un premier opus très qualitatif, très inspiré, qui se permet de varier un peu les plaisirs sans se perdre pour autant, offrant un tout puissant, dégoulinant de force, gras à souhait. Mais qui ne mise pas tout dans les décibels qu’ils sont capables de sortir. Une très belle entrée en matière qui pousse à garder un œil curieux sur ce qu’ils proposeront ensuite.