Genre : Prog Power Metal
Pays : Danemark
Label : AFM Records
Date de sortie : 23.06.2023
De prime abord, Pyramaze partait très mal pour moi. Non pas que leur musique ou ce nouvel album en particulier soient mauvais, loin de là, mais on parle d’une scène absolument gargantuesque (on vous met au défi de lister les groupes de power scandinave), évoluant dans un genre qui, comme le thrash ou le heavy qui peine à vraiment se renouveler. Si on ajoute quelques relents symphoniques (genre totalement conspué par votre serviteur), cette chronique aurait pu se limiter à dû "je n’aime pas, mais ça plaira aux fans du genre".
Et pourtant… ce "Bloodlines" possède un petit goût de reviens-y qui m’a pris de court. Qui m’a même sincèrement charmé. Et cela découle certainement de sa dimension grandiose, et pas seulement épique. De cette touche limite opéra qui rajoute la touche en plus que beaucoup de groupes de power n’ont pas. C’est qu’il ne suffit pas de paroles vantant de folles légendes et de grandes batailles, ni d’un chant clair repoussant parfois les limites de l’ouïe humaine pour faire du bon power. Blind Guardian et Helloween (deux de mes chouchous) l’ont bien compris. Rajouter de la grandeur à la puissance, de l’épique au lyrique… Cela fait toute la différence !
Alors ok, c’est gonflé de ma part d’épingler les clichés d’autres albums, alors qu’ici les touches (nombreuses !) de piano me comblent à merveille. Avec le violon, c’est peut-être l’instrument le plus commun pour rajouter un côté dramatique à une chanson, d’autant plus quand l’amour en est le thème principal. Mais ici, sur "Alliance" et "Even If You’re Gone" (je vous l’avais dit !), ça marche du tonnerre. Le second garde pas mal de poigne, là où le premier est le titre le plus doux de l’album. Loin d’être un ventre mou, cette petite pause est très agréable, et représente peut-être les meilleures chansons même.
Sans surprise pour l’un des (nombreux) genres découlant directement du heavy, les ponts permettent de se faire plaisir comme sur "The Midnight" ou plus surprenant encore : sur "Fortress", très minimaliste avec ses bruits de vague et le retour du piano ! On n’est toutefois pas dans la quintessence de ce que l’on peut retrouver de plus déjanté, généreux et technique dans le power, loin de là. Dommage, ça les aurait propulsés dans mon panthéon personnel… Mais ça n’enlève pas leur virtuosité et leur sens du spectacle. "The Mystery" est une formidable exception, avec son bridge aguicheur en plus de son récit épique et puissant, et "Wolves Of The Sea" ferme le bal en mode full instrumental, avec un regard plongé vers des contrées immenses. On croirait le titre tout droit sorti de Soulcalibur ! Nul doute que les Danois ne goûteront pas à un long repos… L’aventure les attend déjà !
Une chouette pépite pour quiconque se gorge déjà d’épopées, et l’opportunité de se réconcilier avec un genre souvent moqué pour ses clichés. Merci Pyramaze !