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Ale

PAINT THE SKY RED - Tamat



Genre : Post Rock

Pays : Singapour

Label : Moment of Collapse Records

Date de sortie : 09/02/24

 

Je crois bien que Paint The Sky Red est le tout premier groupe Singapourien que je chronique… et même que j’écoute tout court. Dommage donc que ce "Tamat" s’annonce donc comme un cadeau d’adieu. En malais, "Tamat" signifie "fin" ou "dénouement", et les plus optimistes verront leurs espoirs balayés par le communiqué officiel, qui martèle que ce quatrième opus signe bien le bouquet final de leur processus créatif. Forcément, on trouve cela un peu dommage… Tant cet album est sublime et doux. Et oui, le groupe porte peut-être un peu mal son nom… Pas de douche de sang et d’éclairs de colère ici. Mais au contraire une balade incroyablement sereine et introspective. Un choix pleinement assumé, et concrétisé avec brio.

On ne va pas se mentir pour autant : le post rock est un genre calé pour l’introspection et le calme, misant presque tout sur ses instruments et les atmosphères planantes qu’ils peuvent déployer. Paint The Sky Red ne déroge pas à la règle, mais il l’a apprise, comprise et totalement incorporée. Comme c’est souvent le cas : les titres sont longs, et jonglent avec le tempo pour créer des (dé)crescendos aux petits oignons. L’occasion aussi de se laisser pleinement bercer, de déconnecter le temps d’un titre… ou de l’album entier. Et surtout de faire preuve de maestria niveau soli, avec souvent plusieurs démonstrations de prouesse au cours d’un seul et même titre. On citera par exemple "Mim", qui n’en propose pas moins de trois en neuf minutes… Belle performance ! A titre personnel, notre préférence ira vers "Putri" et son calme olympien. Véritable journée de printemps ensoleillée devenue matière brut, retranscrite à merveille sur un titre généreux et apaisant. "Nescaya" est à la fois plus calme et onirique encore… et un poil plus musclé, offrant un pic de puissance aux 2/3 de sa longueur environ, sans pourtant nous sortir de notre torpeur, et au contraire : lui faire connaître une véritable explosion des sens. Les quelques rares paroles de l’opus sont, des propres mots du groupe, des "non-mots", qui ne servent finalement qu’à compléter la musicalité et l’ambiance des chansons. On les croit sans peine : on ne cherche pas vraiment à les comprendre. On n’en a pas besoin. Le simple fait d’entrer dans cette transe quasi-mystique suffit à prendre son plaisir. De préférence sans en perdre une miette… On insiste, mais le post-rock, ça s’apprécie par album. Pas par morceau. 

La seule ombre à ce magnifique tableau, c’est bien sûr la fin de l’aventure pour Paint The Sky Red. Outre la fin du quatuor, ce qui est plus regrettable reste sans doute de les avoir découvert si tard… Mais on ne peut pas dire qu’ils s’en vont par la petite porte. Près d’une heure de délices vous attend. Et si comme moi, leur musique ne vous disait rien… Il vous reste tout de même trois albums de plus à savourer comme de délicats bonbons. Adieu l’artiste !




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