Genre : Thrash Metal
Pays : Brésil
Label : Napalm Records
Date de sortie : 29.09.23
QUELLE BOMBE ! QUELLE CLAQUE ! Cela faisait longtemps qu’un album de thrash ne m’avait plus autant charmé. Peut-être bien que la solution fut d’enfin injecter un peu de sang neuf au genre, mes dernières vraies mandales ayant été distribuées par des formations comme Municipal Waste, Power Trip, Havok, Hexecutor ou Lost Society. Toutes ont déjà quelques années dans la gueule, juste de quoi perfectionner leur art sans avoir encore atteint le stade de la répétition, du suranné. Et ce nouvel opus de Nervosa confirme très largement la maîtrise du quatuor pour envoyer des batteries de missiles droit dans la tronche de quiconque pense que le thrash ne peut que répéter son glorieux passé. Non pas que Nervosa soit particulièrement pionnier non plus… Mais ils déploient quelques idées trop rarement exploitées pour faire du gros thrash qui tabasse. On dissèque ça ensemble ?
Dès "Endless Ambition", ça hurle, ça varie avec les rythmes, ça percute salement. Au casque, on dirait même que ça vrombit ! Une cataclysmique entrée en matière qui ne présage que du bon. Et ça arrive très vite avec "Suffocare", un très joli mot-valise pour un titre qui vocifère sa haine avec fracas. On ne peut qu’y voir un lien, au moins thématique, avec "Jailbreak", là aussi un titre plein de rage… Et plus explosif que jamais ! D’une violence magnifique, on comprend que le single ait été balancé comme une roquette. Simple au possible dans son refrain, mais brutalement efficace sur son bridge, et ses guitares en général. Le duo est d’ailleurs particulièrement créatif, virtuose et même parfois épique. Sur ce "Jailbreak" justement, on croirait une maestria digne de l’âge d’or du Heavy ! Revenons vite fait sur "Ungrateful", juste pour parler de son intro… Plutôt classique, mais prenant agréablement son temps avant de cracher la sauce. Mais elle mérite aussi une mention pour son avalanche de riffs lors de son court, mais intense pont. Si elle n’est pas en haut de l’album, elle le mérite en setlist. "Seed Of Death" vient apporter le (léger) break dont on avait besoin, débutant lente pour gagner peu à peu en puissance avant de repartir vers la stratosphère un peu après la minute. Tout en gardant ce cachet heavy, mentionné plus tôt…
Comme d’hab’, on ne va pas toutes les faire… Surtout qu’on a déjà de sérieuses raisons d’être ravi de cet opus. En vrac, "Sacrifice" a un pont très sympathique aussi, avec quelques trouvailles tout aussi chouettes. "Behind The Wall" est lourd comme un sac de briques. "Kill Or Die" attaque comme une mitrailleuse, et éclate dans un tourbillon de guitares belliqueuses, pour s’abattre en douceur, laissant les cordes vibrer pour nous laisser le temps de nous remettre de cette sale mandale. Et je vous laisse volontiers les cinq derniers titres en surprise… C’est toujours du pur jus de bagarre, mais délaissant parfois un peu le noir de noir prisé par d’autres groupes, pour au contraire s’offrir de belles démonstrations à l’ancienne d’instruments qui ne font pas que jouer vite et fort, mais apportent une belle dose de technicité et de grandiloquence. Un quatrième film est souvent le pire, et un quatrième album tombe souvent dans l’oubli. Aucune raison que cela arrive ici : à moins d’avoir les oreilles sensibles, ce n’est que pure gourmandise.