Genre : Psych Rock
Pays : Suisse
Label : Napalm Records
Date de sortie : 23/02/24
Si l’album débute sous des aspects solidement ancrés dans une atmosphère cosmique, on il se mute rapidement en ôde au chaos, au désespoir et au grandiloquent. Le premier titre des suisses, "Ignition" semble être un nom bien approprié pour allumer la mèche qui annonce une déferlante psychédélique de grande ampleur. Le titre débute pourtant dans le calme… avec quelques paroles lointaines, comme des enregistrements en provenance d’un coin reculé de l’espace. Passée la première minute toutefois, le cataclysme arrive sans crier gare, pour ne jamais réellement s’arrêter. Un vrai vacarme qui s’étouffe aussi rapidement qu’il a débuté un peu avant le milieu du titre… pour ensuite s’engouffrer pleinement dans cette ambiance cosmique, calme et lugubre à la fois. Qui prend bien son temps pour finir par gagner en volume et en puissance, jusqu’à la supernova. Une incroyable entrée en matière !
"Collision" débute lui aussi par un calme inquiétant, très minimaliste. Avant de basculer vers l’horreur cosmique, le grand chaos… à la fois dévastateur et envoûtant. Le titre craque de partout, pétarade à tout va… Sans jamais devenir agressif : simplement bruyant ! On ne peut pas dire que Monkey3 mise sur l’introspection et la détente, loin de là. Le récit conté par le quatuor est sombre et alarmant. Même si "Kali Yuga" débute, encore et toujours, dans la quiétude, avec un parfum de désolation. Kali Yuga est parfois appelé "l’âge sombre" dans la religion hindoue, et ça donne le ton pour le titre à venir : moins véloce que ces deux prédécesseurs, mais largement plus lourd. La seconde moitié est toutefois plus mélancolique, plus épique aussi, presque du niveau de gros ponts endiablés du registre du heavy. Sans perdre malgré tout de ce côté désespéré, cette ambiance gravissime. Un bien agréable jeu entre beauté et perdition.
"Rackman" est de nouveau sur du plus moody… mais puissant d’emblée cette fois, et le retour des sonorités cosmiques. La transition (devrais-je dire le pont ?) au milieu du titre est de plus étonnante : quelques riffs distants et mécaniques, d’autres riffs tranchants avec le mood presque industriel que prend le morceau… se mûtant peu à peu en titre digne d’un final de film d’action des 90s. Difficile à décrire autrement qu’en citant le climax d’un film à la Matrix, bien qu’on ne soit pas franchement dans le registre de RATM. On se contentera de dire qu’une nouvelle fois : c’est puissant, créatif et abrasif ! "Collapse", enfin, reprend la route du minimalisme et du calme olympien. Avant de bifurquer vers un retour à ce côté "heavy", plongeant à pieds-joints dans l’épique et le technique. C’est incroyablement beau et grandiose… jusqu’à un pont où la basse est totalement mise à l’honneur, pour un groove surprenant ? Mais on en est encore qu’à la moitié des douze minutes que compte le morceau : on retrouve plus loin le minimalisme, adjoint de sons galactiques une fois encore. Et le final est à nouveau dans le puissant, le rapide, le pétard absolu.
Tout ça pour dire que ce nouvel opus de Monkey3 est un régal absolu, où tout passe par les instruments pour compter une histoire tragique et épique, où l’on a que rarement l’occasion de reprendre son souffle… Pour mieux le perdre à la prochaine démonstration virtuose. Foncez découvrir « La Machine » : le groupe vous y invite, et vous auriez bien tort de ne pas répondre à l’invitation.
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