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Ale

MAUDITS - Précipice


Genre : Post-metal

Pays : France

Label : Source Atone Records

Date de sortie : 17.05.2024

 

Après une sortie en 2020, 2021 et 2022… Il était presque inquiétant de voir le groupe ne rien sortir l’année dernière. Mais vu qu’ils nous concoctaient presque une heure de gros son, on comprend mieux et on leur pardonne volontiers ! Curieusement, alors qu’il est plutôt commun de garder la grosse artillerie pour la fin, le trio déploie deux très grosses et généreuses pièces d’entrée de jeu, avec "Précipice Part I" et "Seizure", pour ensuite lorgner davantage vers des petites pralines un chouïa plus modestes (l’autre partie de "Précipice" étant la notable exception… et la plus importante cartouche de l’album !). Reste plus qu’à décortiquer cet opus, qui débute par ce qui ressemble vraiment à des sirènes d’alarme, avant de graduellement faire intervenir les instruments. On se retrouve alors avec un intéressant cocktail d’émotions, lorgnant tantôt vers la puissance, tantôt vers l’introspection. Forcément, l’absence de paroles nous force à nous focaliser sur les ambiances déployées par la technique du trio. Et comme souvent dans les genres "post-…", on se retrouve souvent avec des atmosphères très différentes, parfois au sein d’un même titre (surtout les trois plus longs, évidemment). On alterne entre des passages mélancoliques, presque franchement tristes, et d’autres largement plus lugubres et musclés. La progression sur ces morceaux est impeccable et riche, et mérite amplement de se laisser porter par les odyssées de l’album… qui laisserait croire à une longue descente infernale, vu son nom, mais qui en fait nous transporte vers une cascade de sentiments, souvent paisibles, parfois tragiques, mais jamais agressifs. "Seizure", pour reparler de lui, est presque enchanteur, digne d’un jeu d’aventure, et nous fait planer tout du long. Enfin… jusqu’aux moments où le titre nous fait brusquement sursauter en gagnant en force et en vitesse ! Ou lorsque le titre devient presque poisseux et froid, sur sa deuxième moitié principalement… On plane toujours, mais les sentiments se bousculent en nous, perturbés par ces forces contraires.

Les titres plus courts, comme "Pretium Doloris" et "Ghost Track", semblent encore plus miser sur leur ambiance. A la fois minimalistes et inquiétants, ces morceaux agissent comme des sortes d’interludes sinistres, sous forme de mauvais présages ou, au contraire, d’épilogues glaçants. "Séquelles" est un vrai rouleau compresseur, fugace et âpre, déployant presque une cacophonie puissante… avant de rebasculer vers la volupté avec l’intro de "Précipice Part II". Une intro bien longue d’ailleurs, qui évolue lentement mais sûrement vers une lourdeur virtuose et mélodieuse. Une véritable pépite en plusieurs actes, tous géniaux. "Lights End" est une vraie balade tranquille, reposante même, aux relents presque méditatifs. "Vielä Siellä" joue totalement la carte ambiante, mais déploie le titre le plus glauque de la galette. Une vraie exposition de ténèbres, aux relents presque horrifiques.

Le tout forme un album riche, introspectif et doux, que l’on invite à savourer d’une traite. En priant fort que la suite arrive très bientôt. 




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