KUSANAGI - Paramnesia
- Ale
- 12 juil.
- 2 min de lecture

Genre : Post-Rock instrumental
Pays : Royaume-Uni
Label : Ripcord Records
Date de sortie : 30.05.2025
Comme son nom ne l’indique pas, Kusanagi est britannique, et son nom fait référence à une épée légendaire de la mythologie japonaise. Sachant cela, il n’est pas très étonnant d’apprendre qu’ils font du post-rock… et là, comme le genre l’indique, ça signifie que cet album va très certainement me plaire ! Et comme de juste : ce "Paramnesia" est un vrai parcours initiatique, une vraie épopée rêveuse qui nous invite à la déconnexion, à la contemplation. Des adjectifs plutôt communs pour décrire le post-rock finalement, mais que voulez-vous… les groupes géniaux officiant dans ce genre sont décidément nombreux ! De ce fait, Kusanagi peine un chouïa à se distancier de l’offre, certes plutôt niche, mais très prospère de ce genre fabuleux qui pousse au voyage intérieur.
Ce qui ne signifie nullement que le groupe est quelconque ou ennuyeux, loin de là. Il n’est pas non plus répétitif, enfin… pas plus que le nécessite ses titres hypnotiques, aux boucles répétées mais contribuant à nous mettre dans un état de transe, au gré d’une spirale sonore doucereuse, ne lorgnant que par petites doses vers plus de puissance. L’album démarre avec grandiloquence, avant de rapidement basculer vers des sonorités plus punchy, éthérées certes, par sa guitare surtout, mais ne manquant jamais de peps avec une batterie qui s’en donne à cœur joie malgré le caractère forcément très voluptueux de la musique. Une formidable épopée en plusieurs actes, qui annonce la couleur pour le reste de la galette… chaque titre offrant une durée similaire !
La comparaison au trio d’Animals As Leaders (en tout cas dans le presskit) n’est toutefois pas fortuite, en atteste l’intro de "Physics Of Colour" par exemple, totalement endiablée et mettant sur un podium batterie et basse groovy, qui continuent chacune de s’illustrer tout au long du morceau, tandis que la guitare continue de nous bercer non loin, bardée de ses effets apportant rondeur et tendresse à l’ensemble. La pièce de résistance de "Night Symmetry" (qui ouvre le bal, on en parle juste au-dessus) rappelle un peu le trio également, sans jamais basculer pleinement dans ses sonorités plus maousses. "Equilibria" joue aussi la carte de l’atmosphérique, avec quelques sympathiques pétards sonores jonchant le parcours, là aussi rappelant certains des titres d’Animals As Leaders, plus volontiers explosifs.
Citons rapidement le super moody, à la fois minimaliste et hypnotique "Polymorph" avec son final en apothéose. "In Sleep We Heal", minimaliste aussi, mais prenant des allures plus graves, plus pesantes, s’immisçant discrètement au milieu du long fleuve tranquille offert par le groupe. "Spacial Awareness" est peut-être le plus planant de l’ensemble, et c’est peu dire (et promis, ce n’est pas un jeu de mot foireux).
En conclusion, si l’album manque peut-être un peu de diversité et fini par ne plus vraiment nous surprendre en fin de parcours (vous noterez que je n’ai pas mentionné "Luminosity" et « "Dream Projector", très bons, mais ressemblant un peu au reste), cela reste un opus tout à fait exemplaire de post-rock très technique et robuste, troquant un peu de la zenitude classique du genre pour un peu plus de coffre, plus "enveloppant".





