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Alice

Hellfest - Vendredi 16 Juin 2023

Dernière mise à jour : 17 juil. 2023

Entre les découvertes (Vended, Helms Alee …) et les formations plus connues (Motionless in White, Papa Roach ou encore Sum41 pour ne citer qu’eux), ce second jour s’annonce aussi dense que son prédécesseur.

La matinée commence sur les Main Stages avec les américains de Vended. Même sans connaître le groupe, la voix du chanteur vous semblera étrangement familière. Derrière le micro : Griffin Taylor, le fils de Corey Taylor dont les similitudes vocales avec son paternel sont très troublantes. Nous retrouvons aussi à la batterie Simon Crahan (le fils de Shawn Crahan). Le lineup se complète avec Jeremiah Pugh à la basse puis avec les guitaristes Cole Espeland et Connor Grodzicki. Le quintet propose une prestation solide, énergique et lance les hostilités avec le premier wall of death du jour. Leur premier EP “What Is It//Kill It” est défendu à sa juste valeur devant un public de curieux. Même si les influences de Slipknot résonnent dans leur musique, Vended a tous les atouts pour grandir et prendre la relève (du neo metal mais aussi bien au-delà !) dans le futur.

Petit détour par la Valley pour la seconde découverte du jour : Helms Alee. Le trio américain propose un mélange atypique d’influences aussi complexes que plaisantes entre la noise, le rock, le stoner et le sludge avec une touche psychédélique. Notons également qu’ils sont signés sur le label Sargent House qui, à mes yeux, est une valeur sûre. Assez facilement, et encore une fois, je me retrouve surprise. Les trois multi-instrumentistes se répartissent autant le chant que leurs instruments respectifs (basse, batterie et guitare). L’harmonie résonne avec les chœurs doux et énergiques de Dana James et Hozoji Margullis et la fougue de Ben Verellen. Le tout s’équilibre entre des morceaux tantôt énergiques tantôt aériens. La démarche artistique plaira aux curieux en quête d’exotisme musical ! Autant dire une excellente pioche pour les spectateurs friands de ce type de musique et le public de la Valley en règle générale.

Les hostilités s’enchaînent sur les Main Stages pour savourer un doux cocktail de groupes Heavy Metal & Hard Rock. Cerise sur le riff : des groupes fondés par des têtes connues (et officiant dans d’autres groupes mythiques !).

Les britanniques de British Lion ouvrent le bal et c’est l’occasion de voir Steve Harris en grande forme pour défendre son “second” projet. Les compositions résonnent avec un Hard Rock simple et efficace tandis qu’une touche de technicité se fait ressentir par moment avec des riffs groovy. Le frontman Richard Taylor se montre charismatique et apporte une texture vocale plaisante et intéressante. Même si British Lion ne révolutionne pas le genre, c’est le type de musique plaisante à écouter pour se poser en festival. Mais bien au-delà : c’est toujours un régal de voir le bassiste de Maiden prendre du plaisir sur scène !

Continuons dans une tonalité plus Heavy avec le super groupe Elegant Weapons. Composé de Richie Faulkner (Judas Priest), Ronnie Romero (Rainbow), Christopher Williams (Accept) et Dave Rimmer (Uriah Heep), Elegant Weapons est un nom qui a défrayé les rubriques de nombreux webzines ces dernières semaines. Leur passage est donc l’occasion parfaite de découvrir leur premier album “Horns For A Halo” sorti en mai. La technicité est présente avec une touche de spontanéité. En cela, les riffs sonnent Old School tandis que Ronnie dévoile l'étendue de sa palette vocale. Les morceaux sont efficaces et restent en tête, on citera particulièrement “Do Or Die”, “Dirty Pig” ou encore “Blind Leading the Blind”. Il est bon d’entendre la virtuosité de ces légendes s’exprimer dans un autre contexte. Même si convenue (vis-à-vis du pedigree des musiciens), la prestation a répondu à toutes nos attentes en ravivant la flamme des amateurs de vieux Heavy.

Après cette pluie de décibels imprégnées des 80s, je me faufile sous la Temple pour savourer le Post Black de Der Weg Einer Freiheit. Durant quarante-cinq minutes, des riffs sombres et des vocaux déchirés vont s’abattre sur Clisson. Dès le début du concert l’atmosphère dense et froide s’accompagnera aussi d’un jeu de lumière tout aussi millimétré. Pour cette fois, les allemands sont venus défendre leur nouvel album, le bien nommé “Noktvrn”. Plus expérimental, même s’il garde cette finesse torturée, ce sixième long format apporte une finesse en plus au set des germains. Dans sa démarche, Der Weg Einer Freiheit réussit ici à s’éloigner des préjugés du genre. Il n’en fallait pas plus pour combler une foule venue nombreuse.

Nous sommes de retour sur les Main Stages, toujours dans une ambiance sombre mais plus festive et plus accessible avec Motionless in White. Il est 17h30 et déjà le public semble arriver réellement en masse pour attaquer cette soirée dantesque qui nous attend encore. Mais pour l’heure : revenons à Chris Motionless et les siens. Dès les premières secondes, le frontman arrive en trombe sur scène et annonce la couleur tumultueuse de la prestation. La modernité de leur Metalcore aux nuances industrielles et gothiques se révèle très efficace. Cette énergie se partage avec un public et un groupe totalement électrique. Les morceaux du dernier album résonnent avec fracas (“Masterpiece”, “Scoring The End Of The World”, "Sign Of Life"). Le reste de la setlist pioche dans les autres disques (“Disguise”, “Eternally Yours”, "Voices"). On regrettera un tantinet que les débuts du groupe et des titres comme “Abigail” ou “Immaculate Misconception” aient été écartés de cette dernière. Dans tous les cas, le fan comme le néophyte aura retrouvé pendant ces cinquante minutes leurs sonorités puissantes et surtout l’esthétique gothique et le maquillage qui sont la marque de fabrique du quintet. Pari largement réussi donc pour Motionless in White qui offre une prestation intense et fougueuse.

Nous tournons la tête vers la seconde Main Stage et continuons cette soirée avec le rock alternatif d’Alter Bridge. Les américains sont venus défendre leur nouvel album “Pawns & Kings” mais aussi interpréter leurs immanquables classiques comme “Isolation” et “Metalingus”. Personnellement, et même si je ne peux pas nier la virtuosité de la formation de Mark Tremonti et de Myles Kennedy, je trouve que cette prestation jette une vague de froid après la furie de Motionless in White. Un concert trop calme pour moi et dans lequel je ne rentrerai que difficilement. Alors passons rapidement à la suite.

La soirée continue avec Papa Roach. Et première chose qui frappe : le public est au rendez-vous. Les festivaliers sont très (très très) nombreux pour la prestation de l’icône du rap-rock (et du neo à ses débuts). Évidemment, comme ce groupe a rythmé de nombreuses adolescences, on ne niera pas que l’on savait à l’avance qu’une vague de nostalgie allait s’abattre sur la foule (à l’instar de ce qu’il s’était passé lors de la prestation au Knotfest sur ces mêmes terres en 2019). La setlist est concoctée tel un best-of avec les hits les plus accrocheurs de la formation américaine : “Help”, “Getting Away With Murder” ou encore “Scars”, tandis que “Kill the Noise”, “No Apologies” issu du nouvel album se révèlent tout aussi efficaces. Les reprises de ”Firestarter” (The Prodigy ) ou encore “Still D.R.E.” (Dr. Dre) s’avèrent, elles, moins attendues mais tout aussi réussies. Jacoby Shaddix est une véritable pile électrique sur scène et va emporter Clisson avec lui en encourageant walls of death et circle pits. Comme à son habitude, il se montre très bavard et n’hésite pas à venir à la rencontre de ses fans en escaladant la barrière. Un véritable moment de communion avec un rendu des plus explosifs. La prestation se conclut, en apothéose, avec le classique “Last Resort”. Impossible de finir sans LE HIT que littéralement toutes les paires d’oreilles attendaient. Une fois de plus : Papa Roach a conquis nos cœurs. Il s’agit clairement pour moi d’une des prestations les plus marquantes de la journée et même de l’édition 2023 en général (sans oublier l’un des records d’affluence je pense) !

Si j’ose le dire, Def Leppard m’apparaît comme l’OVNI numéro 2 du jour (après Machine Gun Kelly). La raison ? Elle est assez tirée par les cheveux, je l’admets, mais au milieu de cette journée axée Metal/Rock moderne sur les Main Stages, les papas de la New Wave Of British Heavy Metal apportent une touche à l’ancienne du haut de leurs quarante-six ans de carrière. Autrement dit : un magnifique exemple des générations qui s’affrontent. La setlist des britanniques se focalise sur leur album phare “Hysteria”, ce qui va ravir les bons vieux fans du genre. S’il est difficile de piocher dans une discographie aussi fournie, les classiques vont s’enchaîner. En vrac, on citera “Let's Get Rocked”, “Animal”, “Love Bites” ou encore “Photograph”. Une prestation solide et un moment d’accalmie avant d’entamer les plats de résistances de la soirée.

Le voici le vrai OVNI de la soirée, il s’agit évidemment de Machine Gun Kelly. Si son passage a fait couler beaucoup d’encre et suscité beaucoup d’interrogations sur la toile, la foule est assez timide à l’heure où le rappeur fait son apparition. Le public est composé pour moitié de connaisseurs et de curieux. Honnêtement, je ne connais aucune chanson de sa discographie mais la curiosité l’emporte et va me surprendre dans le bon sens du terme. Même si nous restons dans un style Pop Punk très accessible, l’énergie des compositions et des musiciens va rendre cette prestation intéressante. Oui, car MGK n’est pas seul, à l’instar d’un Carpenter Brut ou d’un Igorrr dans un tout autre style, il est épaulé par une formation guitare - basse - batterie. Scéniquement, MGK attire l’attention en grimpant sur une sorte de pyramide mauve et entame le concert sur “Papercuts”. J’ai eu la crainte d’une prestation figée et cadrée mais bien au contraire, les musiciens se montrent dynamiques et occupent la scène et son décor. Étonnement nous assistons à quelques circle pits et walls of death relativement énervés et contrastant avec la “légèreté” de leur musique. Petite surprise : l’apparition de Tommy Lee (Mötley Crüe) derrière les fûts sur “Concert For Aliens”. Le concert va bon train et se conclut avec “My Ex's Best Friend”. Il s’agit là d’une rare exception du set puisque ce titre est ouvertement rap et rappelle que oui, MGK est un rappeur. Globalement, la prestation reste acceptable même si elle nous laissera sur notre faim (notamment, et on ne le cachera pas, en termes de violence et d’effets pyrotechniques). MGK quittera la scène avec un maigre merci et projettera un clip de rap allégrement hué par le public arrivant pour Mötley Crüe. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, la présence de MGK juste avant Sum41 sur cette Main Stage 2 me semble cohérente.

La soirée se poursuit avec une cure de Glam et d’Heavy kitsch avec les américains de Mötley Crüe. Nikki Sixx, Vince Neil, Tommy Lee, John 5 assurent une prestation en grande forme. Ils sont accompagnés de deux choristes/danseuses en support. Si la prestation vocale de Vince n’est pas totalement parfaite, ses efforts sont vraiment appréciables. Scéniquement, nous assistons à une grande production américaine avec un lightshow de qualité et de nombreux néons. La prestation se focalise sur les classiques qui vont s’enchaîner dès l’ouverture en grande pompe sur “Wild Side” mais aussi “Too Fast for Love”, “Live Wire”, “Dr. Feelgood”, sans oublier “Girls Girls, Girls”. Tandis que Machine Gun Kelly rejoint la scène pour “The Dirt (Est. 1981)” sous une flopée de sifflements… Même si Mötley Crüe n’est pas ma tasse de thé, la prestation reste appréciable et de qualité. Le comeback du groupe semble être une réussite !

Souvenez-vous du dilemme de l’édition 2019 qui forçait à choisir entre Gojira (sur la Main Stage 1) et Sum41 (sur la Warzone) ! À l’époque, cette scène me paraissait assez “petite” pour accueillir un groupe d’une telle envergure. En 2023, c’est avec plaisir que nous retrouvons les canadiens sur la Main Stage 2. Ce concert s’annonce très spécial car la formation a annoncé il y a quelques semaines sa séparation et un ultime album pour 2024. Une foule très nombreuse est présente malgré l’heure tardive. Il est une heure du matin, les classiques s’enchaînent. Le set est axé sur les albums sortis avant 2007 : se suivent donc “The Hell Song”, “Underclass Hero”, “In Too Deep”, “Fat Lip” ou encore “Pieces”. Si le public et le groupe semblent prendre du plaisir, je n’arrive pas à accrocher. J’écoute Sum41 depuis de nombreuses années et ai assisté à la sortie de nombreux albums, je connais les classiques par cœur, mais pour moi ce soir il manque quelque chose. J’ai l’impression que les canadiens manquent d’énergie et de spontanéité et balancent les morceaux sans vraiment y injecter d’émotions… L’inverse opposé de leur passage au Main Square Festival d’Arras l’an dernier. Cela semble presque paradoxal car ce soir, c’est leur dernier concert européen de la tournée. De plus, je m’attendais à entendre quelques titres issus de Order In Decline (2019), 13 Voices (2016) et Screaming Bloody Murder (2011). Mais cette nuit, ces trois derniers excellents albums qui font toujours leur effet en live semblent complètement boudés par Deryck Whibley et ses comparses. Assez frustrée, je décide rapidement de me diriger vers la Altar. Pour ceux qui aimeraient voir le quintet punk-rock une dernière fois, Sum41 présentera un ultime concert Parisien le 23 novembre 2024. Ce qui promet déjà de beaux adieux. Quant à moi, je décide de ne pas rester sur ma faim et de profiter de l’énergie furieuse et dévastatrice d’As I Lay Dying afin de finir cette journée et soirée en beauté (ou plutôt dans la sueur et les bleus).

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