Hæresis - Si Vis Pacem Para Bellum

Genre : Black Metal

Pays : Allemagne

Label : Vendetta Records

Date de sortie : 10.10.2025

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Formé en 2016, Hæresis s’était jusqu’ici montré discret, publiant quelques morceaux disséminés ici et là. Cette fois, le groupe allemand franchit une étape décisive avec “Si Vis Pacem Para Bellum” : quarante minutes de rage contenue et d’épreuve cathartique qui révèlent enfin tout son potentiel.

Si vous me connaissez un peu, vous savez à quel point j’aime le post-metal et ces formations capables de transformer les émotions et la rage en quelque chose de profondément cathartique. Sans vouloir comparer, Hæresis me rappelle à quel point Oathbreaker me manque en autre. La scène post regorge encore de pépites, et celle-ci en est une : un disque sans temps mort, hargneux, tendu et parfaitement maîtrisé.

Certe si le cœur du son reste ancré dans le black metal, mais son ossature est clairement post-metal. On y sent la violence primitive du premier et la lente montée cathartique du second. Ajoutez une atmosphère cauchemardesque, une profondeur quasi rituelle, et vous obtenez un album d’une intensité rare.

Dès les premières secondes d’ “Echoes of Ashes”, le ton est donné : une rythmique martiale, oppressante, presque suffocante, qui nous entraîne dans un déferlement de guitares dévastatrices et de percussions impénétrables. L’explosion est immédiate.

Sur “I Who Repel All Light”, la tension s’intensifie encore. La batterie devient presque dansante dans sa frénésie, le morceau s’étoffe alors avec des passages plus lents presque mélancoliques, sans jamais perdre sa puissance. Le final, abrupt et profond, ne laisse pas indemne.

“Drifting Beyond Time’s Grasp” amorce un retour progressif dans la tempête. Plus aérien, presque hypnotique, ce titre déploie une boucle rythmique envoûtante, entre oppression et clair-obscur. La voix, incantatoire et déchirante, traverse plusieurs états rage, désespoir, abandon soutenue par des nappes de synthé qui ajoutent une dimension presque mystique.

Le dernier titre, “Eradicate Taciturnity”, surprend par son ouverture en chant clair, une respiration éthérée avant la reprise des hurlements. Une accalmie trompeuse, car le morceau s’embrase à nouveau dans une intensité émotionnelle totale, jusqu’à une fin coupée nette, brutale, laissant un silence presque pesant.

Au fil de ces quatre titres, Hæresis construit un univers où la tension ne faiblit jamais. Les structures évoluent avec une justesse infaillible, alternant tempête, rage et magie. L’album se vit comme un long exorcisme sonore, viscéral et sincère.

“Vis Pacem Para Bellum” est un premier long format d’une profondeur dévastatrice, plein de grandeur, d’agressivité et de beauté tragique. Un disque à réécouter encore et encore pour en saisir toutes les subtilités cachées. On a déjà hâte de connaître la suite !