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Ale

GOZU - Remedy


Genre : Rock Psyché 70s

Pays : Etats-Unis

Label : Metal Blade Records / Blacklight Media Records

Date de sortie : 19/05/23

 

Une règle tacite de votre serviteur : plus les titres d’un groupe ont des noms bizarres, meilleure sera leur musique. Ce "Remedy" débute avec l’énigmatique "Tom Cruise Control", ça promet des dingueries ! Et on n’est pas déçu quand on entend cette boucle puissante qui ouvre le titre. Pas plus lorsque la voix de Marc Gaffney vient nous prêcher sa bonne parole (dommage que mon press kit ne soit pas venu avec un livret de textes, j’aurai bien aimé savoir si ça parle vraiment de Tom Cruise). On nous assaille d’un pont déjà bien costaud, aux riffs acerbes, précédé d’une voix devenue caverneuse et lancinante. Pas de doute : on part sur une excellente première impression !

On remarque toutefois que parler de "rock psyché old-school" est un petit peu trop réducteur. Il n’est certes jamais bien loin, mais le stoner a définitivement sa place au milieu des cordes déployées sur l’arc de Gozu, avec même le côté un peu craspec du grunge par moments. Pas besoin d’aller bien loin : dès le deuxième morceau, "CLDZ", on est face à un mur percutant, des riffs qui traînent la patte, et un chant étonnamment clair mais n’ayant rien de léger ! Avec à nouveau un pont complexe et technique, étonnamment épique, qu’on aurait presque aimé plus long… S’il ne débouchait pas vers un dernier tiers généreux, purement instrumental, et lourd comme une série d’enclumes !

On continue dans le rayon des titres chelous avec "Rambo 2", ne se privant pas d’accélérer la cadence pour troquer l’aplat de bombes du morceau précédent par une rafale de mitrailleuse plus indiquée lorsque l’on nomme sa chanson d’après Stallone. La batterie est endiablée, la guitare s’emballe… Et le groupe s’amuse à faire varier le tempo pour un titre très surprenant, notamment dans sa dernière minute avec ses chœurs que l’on n’aurait pas franchement vu là, mais qui débouchent sur un résultat prodigieux !

Le groupe continue le jeu des références à de vieux acteurs, en remontant plus loin encore dans le temps avec "Joe Don Baker" héritant lui aussi d’un titre bien véloce et pétaradant… Il ne se fait pas léser sur la marchandise le vieux Baker : c'est le titre le plus court de l’opus, oui, mais une belle ôde au headbang !. Il est rejoint par "Ben Gazzara Loves No One", presque son complet opposé. Le titre est là très lent et poisseux, de retour avec le chant lancinant et les riffs lourds comme des tanks. Ce sont trois longues minutes, étirées comme des heures, qui nous tabassent de ce rythme lent et percutant. Et puis, revirement : le titre s’emballe, les instruments et la voix aussi. On se retrouve presque avec un hymne franchement hard rock, donnant envie de foncer sur l’autoroute en frappant le plafond de sa caisse !

Impossible aussi d’occulter "Pillow Talk" et son pont, à nouveau somptueux, autant que son chant, le plus clair de tous. Pas sûr, malgré son patronyme, que cela en fasse une musique adéquate pour faire des cochonneries… Mais c’est peut-être ce qui se rapproche le plus d’une chanson d’amour sur cet album ! Au moins jusqu’à ce que le pont se termine par une cascade de gros riffs musclés. Citons aussi le titre qui clôt l’album : "The Handler". C’est de coutume de finir son projet par un long morceau bien complexe et Gozu ne déroge pas à la sacro-sainte règle. Et pourquoi s’en priver ? Un final en apothéose, où l’on peut pleinement s’amuser à tordre sa zick dans tous les sens… C’est un régal pour tous, auditeurs comme artistes ! Ce "Handler" donc débute de manière très brute de décoffrage, avec une longue intro s’apparentant presque à des bruits de mécaniques plus que de guitare. C’est le moment de dire au revoir, alors on ne va pas se priver de bien prendre notre temps ! Lorsque le chant revient enfin, il oscille entre un chant clair et doux, presque berçant… Et des cris du cœur, de la colère presque ! Et pour le coup, le titre ne gagne nullement en vitesse tout du long de ses neuf minutes : même la seconde moitié, où la gratte devient plus caverneuse et la voix se mute en échos distants, garde ce côté traînant, pour un morceau perdu dans une boucle temporelle, que l’on imaginerait presque infini…

Un nouvel album de très bonne facture pour Gozu, cinq longues années après leur "Equilibrium". Et si comme moi, vous ne connaissiez pas grand-chose du groupe, ça vous fait plein de chouettes choses à aller découvrir !


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