Genre : Post Black Metal
Pays : Allemagne
Label : Metal Blade Records
Date de sortie : 17.03.2023
En quinze années de carrière, Downfall Of Gaia s’est imposé dans la scène extrême en explorant différentes facettes. Si les derniers albums sont marqués par des sonorités Post Metal, ici la formation opte pour un retour aux sources avec du Crust et du Punk. Cette large palette d’influences se retrouve sur leur sixième album "Silhouettes Of Disgust" mélangeant les textures sombres avec des éléments plus atmosphériques voir expérimentaux.
L’ambiance brumeuse se présage dès le premier morceau "Existence Of Awe" qui pose cette dynamique sulfureuse et malmenée qui va nous poursuivre durant toute l’écoute. La tension est palpable et la texture vocale vive, profonde et rocailleuse se dévoile au fil de morceaux contribuant à cette dimension. Ce contraste entre le jour et la nuit se retrouve sur des compositions plus brutes comme le déchirant "The Whir Of Flies" avec ses passages aériens marquant une expérimentation. Tandis que "While Bloodsprings Become Rivers" s’illumine comme le titre le plus long de l’album avec ses sept minutes permettant de nuancer entre des terrains brumeux et plus radieux en dévoilant les parties les plus mélodieuses de l’album. Ce rayon de lumière nous accompagne sur le début de "Bodies As Driftwood" qui explore un nouvel aspect avec des voix parlées. Le morceau très texturé s’entrecoupe entre des passages planants et explose en intensité avec un chant hurlé et des riffs percutants. Une nouvelle lueur nous poursuit avec l’introduction de «"Eyes to Burning Skies" accompagné d’un chant féminin éthéré de Lulu Black de This Is Oblivion. Une brève trêve qui se coupe net sur des blastbeats et un chant tranchant nous replongeant directement dans cette réalité sulfureuse et bouleversante. "Final Vows" se distingue avec ses parties dissonantes entrecoupées posant une atmosphère des plus inquiétantes. Celle-ci va nous poursuivre avec des blastbeats martiaux directement issus du Black Metal pure. Le paysage s'assombrit davantage avec l’aspect glacial et tumultueux de "Unredeemable". Puis, la conclusion retentit avec "Optograms of Disgust" qui nous écrase une dernière fois dans cette ambiance sulfureuse. Le chant plus tranchant apporte cette mélancolie profonde. Tandis que les derniers blastbeats retentissent telle une boucle sans fin qui nous garde en apnée jusqu’à la dernière seconde.
Après quarante-cinq minutes, cette ambiance pesante et sombre se dissipe, "Silhouettes Of Disgust" nous a fait voyage aux cœurs des méandres. L'album marque les quinze années de carrière de Downfall Of Gaia avec le mélange d'influence de leurs premiers et des dernières heures avec une pointe d'expérimentation. "Silhouettes Of Disgust" est brutalement tourmentée, violent avec une finesse mélancolique percutante.