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Image de Edz Norton
Ale

DOMKRAFT - Sonic Moons


Genre : Fuzz/Psych Doom

Pays : Suède

Label : Magnetic Eye Records

Date de sortie : 08.09.23

 

Bien que cette chronique sortira certainement avant, c’est l’album de Wolf Prayer que j’ai écouté en premier. Les comparaisons entre les deux sont inéluctables, puisqu’ils incorporent tout deux de nombreux touches de fuzz ! Mais Domkraft correspond sans doute plus à l’image que je me faisais du genre, bien qu’il ne renie pas du tout ses influences doom et psyché… pour un résultat moins groovy et péchu que la formation allemande, mais au contraire plus complexe, plus lent encore et naturellement bien plus torturé et sombre. Si Wolf Prayer restait souvent proche ou en dessous des cinq minutes, la moitié des titres de Domkraft dépasse allègrement les six. Plus c’est long, plus c’est bon ? Pas forcément… Simplement différent !

On entame en force avec "Whispers", deuxième titre le plus généreux de la galette avec un chouïa plus de neuf minutes. La voix est caverneuse, mâtinée de reverb. Le rythme est lui aussi hypnotique et répété, tranchant avec un chant qui s’agace par à-coups pour offrir des pics de puissance savoureux. Cela ne signifie pas que les instruments se jouent en pilote automatique : la seconde moitié vient leur laisser la part belle, avec notamment une belle démonstration de guitare éthérée, presque cosmique. En un seul titre, on a l’essence même de l’album et du groupe. On goûte à l’aventure, ça éveille les sens, et ça ne manque pas de virtuosité. Canon et généreux comme apéritif ! "Stellar Winds" nous sort de notre torpeur par un râle allant crescendo et une guitare largement plus musclée et véloce ! La voix est étouffée, mais énervée, tandis que la guitare ne décolère à aucun moment, et se permet au contraire quelques joutes impressionnantes. "Magnetism" temporise un peu son rythme, et accentue son chant prophétique désespéré, se confondant en hurlements torturés. La guitare elle-même garnit le pont d’un capharnaüm de riffs semblant devenir du scratch ! Le titre "Slowburner" est ironiquement l’un des plus courts de l’opus, et lui aussi nous apporte des riffs abrasifs et créatifs, avec un pont délicieux et certainement magistral en live ! Le chant devient plus violent et éperdu. Un autre titre dévastateur et puissant. "Downpour" prend les mêmes et recommence… Non pas que cela en fasse un titre oubliable pour autant ! "Black Moon Rising" est peut-être le plus hard de tous, troquant la balade onirique et hypnotique pour une belle claque permise par des riffs nettement plus lourds et noirs, sans oublier toutefois la technique. "The Big Chill" n’évoque pas une quelconque accalmie, mais il traduit bien qu’on termine avec un copieux dessert de presque dix minutes… Difficile de le résumer : il est généreux, toujours aussi planant et possède peut-être la meilleure boucle de toutes : sa guitare vous restera en tête longtemps ! Là aussi une expérience qui, on n’en doute nullement, sera incroyable en live.

Ah et en bonus, comme bien des exemples du genre, la pochette est super cool et ferait un admirable poster… Je ne l’ai pas dit pour Wolf Prayer, mais c’est pareil pour eux. Merci les gars !

Difficile de rajouter quoi que ce soit à ce tableau surchargé et pourtant sans fausse note ou détail superflu. On est sur de la bonne crème bien riche, et une pépite d’atmosphère dans laquelle je ne peux qu’inviter à vous plonger à tête bien vide. Cela fera bien l’affaire pour poser une ambiance… Mais le groupe quémande votre attention. À écouter d’une traite, pour mieux s’immerger.


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