Genre : Psych Krautrock
Pays : Allemagne
Label: Stickman Records
Date de sortie: 23.08.2024
J’y connais pas grand-chose en krautrock je dois dire, mais je commence doucement à me faire une petite culture en matière de genres psychédéliques… et j’ai un gros appétit en matière de post-rock également. Et même si la promo n’évoque pas ce genre précisément pour qualifier la musique de Delving, projet mené en solo par Nick DiSalvo alias le frontman du groupe "Elder", il est presque indéniable que de belles couches de post-rock sont venues se greffées à l’ensemble… pour mon (et j’espère : notre) plus grand plaisir ! Cela signifie des titres instrumentaux, atmosphériques, planants, grandioses et généreux, qui se déploient avec justesse et minutie pour varier les plaisirs, souvent au sein d’une même track. Dès "Sentinel" et son intro digne d’un appel Skype (on a les références que l’on mérite…), nous sommes plongés dans un calme olympien, hypnotisant à souhait. Même lorsque les instruments débarquent, proposant une batterie bien maousse, l’ensemble reste plutôt ambiant et mystique, offrant une bien belle entrée en matière. "Omnipresence" est une jolie épopée aussi, dont la répétitivité à de quoi vous plonger en pleine transe, et la lumière qu’elle dégage mérite que l’on s’y perde… quoique cela vaut finalement pour l’album entier en soit.
"Chain Of Mind" brille par sa batterie également, qui part à toute berzingue dans sa dernière minute. Mais aussi par son ambiance enchanteresse, presque cosmique. "New Meridian" est plus discrète, presque timide, mais diablement enjouée, entêtante même, jusqu’à jouir d’une lente progression vers plus de puissance, tout en gardant cette boucle hypnotique. Et lorsque le morceau semble fini… Il poursuit de plus belle, troquant sa boucle pour une nouvelle salve douce et étincelante. "Zodiak" et ses treize minutes et demies est une vraie aventure aussi, pleine de rebondissements, mais elle débute avec une guitare plus lourde et râpeuse que sur les autres titres, et là aussi… les percussions tabassent ! Difficile de vous traduire avec justesse la progression tout en subtilité et en fulgurance du morceau… Le mieux, c’est encore d’aller y jeter une oreille et de se déconnecter. Un vrai bijou prog, qui ne lasse pas, malgré sa longueur, et au contraire en profite pleinement ! Une grosse partie du titre (cinq minutes quand même) passe au quasi-silence en fin de parcours cela dit… Avec juste ce qui s’apparente à des bruits très vagues. Une drôle de façon de clôturer ce titre, mais ce côté "drone" lui confère un côté pratiquement méditatif.
Comme d’habitude, je m’épanche trop, mais comment ne pas mentionner au moins en vitesse la poésie muette du bien ironiquement nommé "The Ascetic" ? On est sur un pur bonbon ! Enfin… à nouveau jusqu’à sa dernière minute, où la guitare devient bien abrasive, sautillante et erratique ! "Vanish With Grace" s’amuse encore avec les sonorités, proposant une boucle presque amusante, et de nouveaux de belles prouesses à la guitare. Dans son dernier tiers, le morceau change brutalement, devenant presque trip-hop. Et l’album se clôture telle une machine qui s’éteint… l’image n’est pas si loin de la vérité.
Pas de grandes lignes pour finir : l’album est génial et il mérite d’être écouté au calme et bien relaxé. Il en vaut grave la peine !
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