Genre : Heavy/Doom Metal
Pays : USA
Label : Metal Blade Records
Date de sortie : 20.10.2023
Fondé en 1972 et auteur en 1981 de son premier album, "Frost and Fire", Cirith Ungol a vu sa carrière s’interrompre en 1992 après la publication de deux œuvres références d’heavy doom épique, "King of the Dead" (1984) et "One Foot In Hell" (1986). En 1991, les Californiens composent le solide "Paradise Lost" avant de disparaître ! Le groupe revient en 2020 avec "Forever Black" et propose aujourd’hui, "tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change" : "Dark parade".
Dès la pochette, inspirée comme toujours du cycle d’Elric et signée de l’incontournable et génial Michael Whelan, le ton est donné. Bienvenue dans un univers sombre et lugubre, très dark fantasy (un "Looking Glass" menaçant, tendu et doté d’un magnifique solo adapté à son ambiance, ou un "Sacrifice" étrangement parsemé de touches hispanisantes) traduit en une musique puissante où le heavy, voire un thrash tranquille – oxymore ? – prend le pas sur le doom. Tel est le morceau initial, ce "Velocity" qui porte son nom à merveille. "Relentless" poursuit dans la même veine, sous le saint patronage d’Iron Maiden. La Vierge de Fer est aussi convoquée, avec Candlemass, sur la pièce maîtresse du disque, le majestueux "Sailors on the Seas of Fate", titre de plus de huit minutes où se mêlent, après une douce intro, finesse des soli et pesanteur des rythmiques. Les derniers morceaux, heavy en fiable, glissent vers des mid-tempi, vers une lourdeur qui sait toutefois accueillir des motifs tout en finesse ("Down Below" au chant hurlé qui contraste avec des chœurs fantomatiques) ; même au plus profond d’une grotte obscure pointe un rai de lumière…
Si la voix réverbérée de Tim Baker peut déranger, les compositions de Cirith Ungol sont habilement bâties, parfois sur des fondations progressives, et riches en mélodies percutantes. "Dark Parade" trouve ainsi sa place dans la collection sans fausse note des disques du Passage de l’araignée.