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BYZANTINE - Harbingers

  • Ale
  • 1 août
  • 3 min de lecture
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Genre : Groove/Thrash Metal

Pays : Etats-Unis

Label : Metal Blade Records

Date de sortie : 13.06.2025

La seule chose que m’évoque Byzantine, ce sont des mauvais souvenirs sur Age of Empires (comprendra qui pourra…). Bon, ça et un peu d’appréhension mêlée à de l’impatience en lisant les termes "thrash" et "groove" metal. A part si c’est la première chronique de ma part sur laquelle vous tombez, vous comprenez d’emblée que je redoute un album trop classique, même si le groupe est né une bonne décennie après l’âge d’or du Thrash. Seulement voilà, ça fait huit ans depuis "The Cicada Tree", dernier opus en date du groupe, donc à moins de problèmes potentiels en coulisse, ça peut suggérer que le quintet américain a bien pris son temps pour sortir un bébé bien dodu et surtout inspiré.

L’album commence posé et minimaliste pour son premier titre faisant office d’intro : "Consequentia" : la voix est douce, la guitare l’est tout autant. Elles sont seules… jusqu’à ce que la machine ne se lance vraiment, sans transition aucune, avec "A Place We Cannot Go". Les autres instruments ont rejoint la fête, et la guitare est plus mastoc, mais l’ensemble reste plutôt mesuré, plus mélancolique qu’autre chose. Même son pont revient vers l’accalmie, et une ambiance à la fois tendre et morose. Quant on est habitués à la férocité explosive du thrash (et soyons honnêtes : du groove aussi), on a de quoi être surpris de retrouver autant de sensibilité pour démarrer un disque.  "Floating Chrysanthema" semble prendre le même chemin, et on finit par prendre confiance… Avant que le groupe ne balance réellement la purée ! Le tempo n’est pas trop relevé, mais tout le reste prend du galon, pour passer d’une ambiance apaisante, bien qu’un peu tristoune, à un cocktail mi-désolé et hurlant, mi-épique. Jusqu’à un pont surprenant… où c’est la batterie et d’inquiétants murmures qui nous guident. Encore un mood différent, plus mystique ! Pour aboutir à un final au broyeur, court mais intense.

"The Clockmaker’s Intention" débute encore une fois sur une ambiance paisible, pour mieux nous prendre une deuxième fois dans le même piège. Et là, wow ! Le morceau prend une tournure hyper-grasse, dégoulinante, suintante de lourdeur… jusqu’à un refrain presque festif, balayé d’une gratte tranchante comme un scalpel. Vous commencez à vous perdre ? Bah ça tombe bien : moi aussi ! Le groupe semble toujours partir là où on ne l’imagine pas. Lorsque l’on croit avoir capté la sauce, ses intentions, ses mécaniques que l’on décortique au gré de l’album… et bien pas du tout. Si je vous dis que le pont part cette fois dans un délire grandiloquent à la heavy metal à l’ancienne ? Et avec des effets dans la voix qui semblerait plus à leur place sur de l’indus ? Byzantine jongle avec tout et n’importe quoi, et ça fonctionne ! Chaque titre nous réserve son lot de surprises, comme s’il se refusait de nous laisser le droit d’écouter ce Harbingerse d’une oreille passive. Chaque fois que l’on s’acclimate à un morceau, il prend plaisir à changer de direction pour s’assurer que l’on est toujours occupé à le suivre avec attention.

Je ne vais pas tous les faire, mais en vrac : "Harbinger" se termine d’une façon totalement folle et sensationnelle.  "The Unobtainable Sleep" est pratiquement théâtral, s’illustrant tout particulièrement dans le chant, et surtout les chœurs qui l’accompagne ! Pont plutôt goûtu encore une fois, avec une guitare qui s’emballe juste comme il faut !  "Kyobashi Maru" est un autre titre au pas lent et lourd, avec une guitare hypnotique et grasse, et un « refrain » simple et accrocheur. Et au risque de prononcer un pléonasme, "Irene" possède un sale groove aux petits oignons, enveloppant un pont paisible pour contrebalancer le tout… et un second plus heavy une fois encore, plus lumineux bien que pas aussi endiablé que sur « The Clockmaker’s Intention », mais de quoi offrir une fin par la petite porte… On aurait aimé un bouquet final plus fracassant, mais c’est du chipotage.

Bref, il valait bien le coup d’attendre ce "Harbingers". Sans partir dans des excès de créativité et des mélanges douteux, le groupe parvient ci et là à nous prendre à revers, et ajoute juste ce qu’il faut de petites touches pour ne pas donner l’impression de faire du sur-place. Un chouette album qui, sans être magistral non plus, propose du quali sur chacun de ses titres !


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