© Kalimba
Depuis 21 ans le Betizfest nous gratifie des belles affiches des plus diversifié. Pour la petite mise en contexte le festival se déroule à Cambrai dans les Hauts-De-France dans le fameux Palais Grotte qui a vu défilé dans les années 70’/80’ des pointures tels que Genesis, Rainbow, Scorpions, Black Sabbath ou même AC/DC ! Aujourd’hui les formations de renommés, locales et des étoiles montantes s’y produisent durant deux jours. Cette année l’affiche est marquée deux tendances : Le vendredi qui va frapper fort avec des sonorités sombres et fracassantes. Nous pouvons citer : Hatebreed, Counterparts ou encore les locaux de Karras et Verbal Razors. La journée du samedi sera tout aussi percutante mais avec une pointe de légèreté mais nous y reviendrons dans un second article.
Revenons sur ce premier jour commence à 18h00 pétante avec les nordistes de November. Dû à un contretemps, je rate leur passage je suis certaine que la dynamique de leur Hardcore à réussir à convaincre le public pour l’ouverture des festivités ! Leur passage est aussi l’occasion pour la formation de présenter leur nouvel EP « Portai II » sorti l’année dernière.
J’arrive à point nommé pour la prestation de Verbal Razors ! La formation locale de Tours nous présente les morceaux issus de son dernier album “By Thunder And Lightning” sorti en 2020. Leur Crossover Thrash est dynamique et percutant, les morceaux traitent de sujet parfois politique ou encore écologique et s’enchaînent dans une dynamique sans faille ! Durant quarante minutes, Verbal Razors balance une bonne dose de riffs rythmée et bien tranché qui va mettre tout le monde d’accord.
Je profite ensuite pour faire un tour sur le site du festival, il est toujours plaisant de croiser une diversité de stand artistique avec notamment : Les illustrateurs “Arrache Toi l’œil”, le dessinateur Sylvain Cnudde, l’exposition photos de Kalimba, un salon de tatouage itinérant (Corbillard Tatoo) ou encore un luthier !
Revenons aux hostilités avec les français de Karras qui vont obscurcir l’ambiance. Si pour certains la formation est inconnue, elle réunit pourtant trois musiciens réputés de la scène française avec Diego JANSON (Sickbag, Demosys) au chant et à la basse, Yann HEURTAUX (Mass Hysteria) à la guitare et Etienne SARTHOU (AqME) à la batterie. Leur set va jeter un froid avec son Death Old School incisif voguant tantôt entre le Thrash et le Grind. C’est rapide, puissant et agressif ! Les morceaux déboulent les uns après les autres dans une frénésie sauvage : "The Ouija", "The Hermit's Anger", "My Aim is Violence" pour en citer quelques-uns. Au total, une quinzaine de titres mêlant leurs deux albums “None More Heretic” (2020) et le récent “We Poison Their Young” (2023) s’enchaînent devant un public bien déchaîné. Diego n’hésitera pas à rajouter que le public du Nord Pas De Calais est le meilleur et nous l’avons prouvé à nouveau avec un accueil des plus chaleureux ! Avec cette prestation des plus percutantes, Karras a conquis les amateurs de sensations fortes et de décibels extrêmes !
La suite de la soirée sera un poil plus doux avec les canadiens de Counterparts, pourtant leur mélange de Metalcore/Hardcore reste musclé et énergique mais avec une pointe de fragilité. Leur passage est aussi l’occasion idéale de défendre leur dernier album en date “A Eulogy for Those Still Here” (2022) sans oublier les classiques issus grandement de leur précédent album “Nothing Left to Love” (2019). La formule est efficace avec des morceaux tant énergétiques que émouvants, le chant hurlé contribue fortement à cette contrebalance. Tandis que chaque riff et breakdown frappent encore plus fort en intensité en plein dans les tripes. Le frontman Brendan hargne le public à les entraîner à chanter les classiques en cœur. L’ambiance semble plus légère et laisse place aux émotions fortes mais l’énergie reste palpable et garde le public en haleine. Une dernière pointe de légèreté fracassante nous emporte avec “Whispers of Your Death” qui conclura ce set vif en émotion ! Counterparts nous conquis et partage une pause bien méritée avant le déluge qui va suivre … !
La fin de la soirée ne sera pas dans dentelle. La prestation d'Hatebreed va tout retourner sur son passage ! Les américains célèbrent leurs trente ans et la première date de cette tournée commence justement ce soir au Palais Des Grottes ! Le monument du Hardcore va nous montrer ce qu’il a dans le ventre avec une setlist anniversaire aux petits oignons ! Le tout débute sur une rapide vidéo qui retrace en image la carrière du groupe avec des archives compilé avec des têtes connues tel que Randy Blythe (Lamb Of God), Ice T (Body Count), Gary Holt (Exodus, Slayer) ... qui adresse des messages de “joyeux anniversaire”. Le tout accompagné d’un un fond sonore de leurs morceaux iconiques : “Destroy Everything” et “Looking Down the Barrel of Today”, le temps de chauffer le public qui chantent déjà en cœur ! Après cette courte introduction, les choses sérieuses peuvent commencer ... !
Le set démarre fort et les morceaux s'enchaînent, très rapidement “Destroy Everything” (en troisième position) va totalement enflammer le pit !! Des circles pits à profusion (à en perdre sa chaussure), une pluie de slameur et des mosh pit qui ne vont plus s’arrêter. Jasta et ses compères jouent avec conviction, l’énergie est ressentie et elle est totalement partagée avec un public en ébullition. Leur Hardcore frappe avec fracas et les classiques sont repris en coeur : “Live For This”,, “Empty Promises”, “Perseverance”, “This Is Now” … La setlist nous fait traverser les époques de ”Satisfaction Is the Death of Desire” (1997), “The Rise of Brutality” (2003), “Supremacy” … Jusqu’au petit dernier “Weight of the False Self” sorti en 2020.
Si le set va droit à l’essentiel et fracasse tout sur son passage, une petite surprise se prépare pour le grand final avec la “Ball Of Death” (une balle gonflable géante) qui sera lancée dans le public. Elle viendra rajouter du piquant dans les mosh-pit et sera partagée de main en main au public très joueur et conquis ! Hatebreed a tout retourné sur son passage avec un set puissant et rageur. Cette première date de cette tournée est de très bonne augure pour la suite des festivités. N’ayant pas eu ma dose de sensation forte durant leur dernier passage au Hellfest, me voici enfin conquise !
Si une grande partie du public à rebroussé chemin, les plus téméraires sont restés pour le dernier set de la journée, le plus brutal de tous ! Ingested va balancer son Slam Brutal Deathcore dans une violence et rage sans précédent. Durant une quarantaine de minutes, les morceaux défilent, c’est rapide et dévastateur. Jason Evans impressionne toujours autant par sa technicité vocale, il nous gratine d’un chant guttural profondément brutal et de pigs squeals ravageurs. Cette rage s’accompagne d’une dynamique instable et de blast beat à s’en déboîter les cervicales. Naturellement leur dernier album “The Tide of Death and Fractured Dreams” sorti en avril est mis à l’honneur et se dévoile tout aussi nerveux. La brutalité est le mot qui résume parfaitement un set d’Ingested ! Si les anglais finissent le set plus tôt que prévu nous sommes conquis par cette violence ! Effectivement une quarantaine de minutes est totalement suffisante pour ce type de musique qui se veut percutante et efficace sans nous étouffer et lasser. Ingested conclut cette première journée avec brio ! D’ailleurs, pour la petite anecdote, le jour suivant l’édition 2023 du Betiz Fest, Ingested partagé un plateau avec Cannibal Corpse et Dark Funeral au Splendid à Lille. Cette année la formation anglaise s'est produite au Betizfest, la boucle est bouclée !
Il est temps de rentrer et reprendre des forces pour le lendemain, si la programmation sera un poil plus douce, elle sera tout aussi ravageuse et vive en émotion !